Macramé.es de l'exécutif

Nos territoires séculaires, en se refermant sur eux-mêmes pendant qu’on ne regardait pas, en se refermant austères étanches comme des ascenseurs de centre d’achat, ont eu ce soupir ce grincement métallique des pentures d’armoires qu’on aurait laissées ouvertes trop longtemps et j’ai 
  
serré ta main écrasé tordu tes doigts 
noué bouclé complexes  
nos jointures  
car petite soudain 
encore fragile dans l’immense  
dans l’ailleurs l’opaque tout autour 
petite 
comme par temps de pluie par temps de vacarme 

petite jusqu’à ce que dans leurs aubes tremblantes  
nos corps 
maladroits peut-être  
gauches un temps car inédits et multiples 
nos corps macramés tressés beaux  

prennent dans l’orage 
toute la place 



Myriam Côté