Autrefois
si vivante, quelque chose est mort Corps, substance, matière inerte, amoncellement de pourriture, de vert de
gris, d’odeurs âcres Je ne reconnais pas
tes chairs
Cette
chose : Calamité
Enfouie
dans tes entrailles Enterrée
lointaine au plus profond dans quelques parcelles de ton corps Refait surface Les
marques… Marques rudes, violentes, saignantes, suintantes de pus T’éviscérant,
te faisant éclater Ouvrent ton corps
En arrachant les quelques lambeaux de chair et
d’organes te restant Ceux-ci souffrant, hurle
avec un bruit de succion Déplore leur nid chaud
Visage,
mains, pieds Ce qui te reste de
plus précieux, intact Illusoire perfection
Autrefois
entière, de couleur chair et rose Tu frappes, colles des ecchymoses Maintenant parsemée de bleu et de violet À cause de tous ces fantômes, souvenirs exécrables,
douleurs lancinantes Qui ne cessent de
revenir en te lacérant telles les marques qui te détruisent La chair ouverte, meurtrie et laissée pour
compte Charcutée telle une bête pour ne lui prendre que ce qu’elle a de
valeur Carcasse ébranlée, rejetée Ne
demandant que le feu pour fuir, t’évaporer Tu
refuses, tu te bats contre cette libération
Je
fais taire d’un coup de tête en me
regardant dans la glace Ces rêves en
murmures pour qu’ils cessent se dissipent se mettent
sous silence
Karine Giguère